Pourquoi 95% des régimes aboutissent à une reprise de poids (plus importante)
En matière de régimes amaigrissants -et surtout de taux d’échec de ceux-ci-, rien n’a changé depuis le Rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation qui, il y a plus de 10 ans, faisait ce constat cinglant : 95% des régimes ne font qu’entrainer les personnes qui s’y contraignent dans un effet yoyo, aboutissant à une reprise de poids, parfois plus importante.
Cela ne veut pas dire pour autant que perdre du poids durablement est impossible. C’est même tout à fait possible…si l’on entre dans un nouveau paradigme par rapport à l’alimentation!
La problématique du surpoids et des troubles métaboliques qui peuvent y être associés était au cœur du tout récent Sommet de la Naturopathie, qui, durant une semaine, a rassemblé différents spécialistes, partageant tous la conviction que la prise en charge du surpoids ne peut se limiter à une approche diététique ou nutritionnelle, et que la perte de poids n’est pas qu’une question de volonté.
Pourquoi avoir retenu cette thématique cette année ? Bien sûr, elle est cruciale depuis longtemps, notamment en raison des risques qu’implique le surpoids sur la santé. Elle l’est d’autant plus dans le contexte que nous traversons, avec le constat par les praticiens de santé que beaucoup de personnes plongent ou sont sur le point de tomber dans une problématique de surpoids, du fait peut-être d’un manque d’activité physique, d’un accès ou d’un rapport différent à l’alimentation, d’un besoin de compenser l’anxiété, voire de mémoires que réveillent dans l’inconscient les discours guerriers ambiants.
L’approche de la perte de poids qui consiste à comparer mathématiquement les calories consommées et les calories dépensées est bien trop simpliste. Quant aux régimes, ils sont toujours basés sur une vision étroitisée de l’alimentation, qui est la vision nutritive. C’est pour cette raison qu’ils sont bien souvent voués à l’échec.
Dans l’accompagnement vers le poids santé, il est en effet important de repartir de la vision psychoaffective, émotionnelle, sociale de la nourriture. Pour perdre du poids et optimiser son potentiel santé durablement, il sera indispensable de jouer sur plusieurs curseurs, comme toujours dans une démarche naturopathique.
Enrichie des échanges qui ont eu lieu durant ce Sommet, j’ai eu envie de vous livrer les étapes et facteurs qui me semblent déterminants, et qui sont abordés dans mon accompagnement en cabinet (parfois en profondeur, parfois comme une piste à explorer avec d’autres professionnels). Cet article est le premier d’une série qui se poursuivra dans les prochains jours, car le thème est trop vaste pour un seul billet.
Abordons aujourd’hui le premier pas indispensable :
Prendre conscience des normes sociales, médicales et culturelles qui influencent l’image de soi
La santé, le corps, le poids, ça vient s’inscrire dans une société qui a des normes médicales, des normes de santé, des normes esthétiques, des normes qu’on intègre tout petits déjà. Ces normes peuvent considérablement varier selon les cultures, les endroits du globe et surtout, elles ne sont pas atteignables par tout le monde. Pensons par exemple à l’IMC (Indice de Masse Corporelle) qui nous place dans la case de la maigreur, de la normalité, du surpoids ou de l’obésité.
Lorsque l’on ne rentre pas dans les cases de ces dictats, c’est important de pouvoir conscientiser la relation à ces normes, que ce soit dans une rébellion véritablement assumée (« J’ai le corps que j’ai, je l’aime comme cela et peu importe si je ne rentre pas dans les cases ») ou dans la réalisation d’une forme d’inconfort, de culpabilité de ne pas être conforme (« Je ne peux pas vivre dans ce corps là »).
Comme l’évoquait durant le Sommet Laurence Haurat, Psychologue et diététicienne, « l’approche médicale et normative de l’alimentation associée à la minceur ne répond pas à chacun d’entre nous. Les médias, la médecine, la Santé publique, les régimes à répétition, l’idéal de minceur ont créé chez chacun un faisceau de croyances, de représentations du bien manger, qui peut être très éloigné de l’individu et de ses besoins tant psychiques que corporels ».
S’affranchir de ces règles, c’est s’autonomiser, c’est renouer le lien avec ses besoins propres, c’est faire le premier pas vers un rapport apaisé à l’alimentation.
Le prochain billet de cette série sera consacré aux obstacles psychologiques qui peuvent expliquer une difficulté à perdre du poids.
Pour aller plus loin :
"Et si vous trouviez (enfin) votre poids idéal ? : Les 18 clés de l’alimentation plaisir pour se débarrasser des kilos émotionnels" Laurence Haurat, éditions Eyrolles "Ex-fan des régimes. Une psychologue nutritionniste décrypte les galères de 80 % de femmes avec leur poids", Laurence Haurat, éditions de la Martinière
https://www.sommetnaturopathie.com/