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La naturopathie, un art de vivre

«Mieux vaut prévenir que guérir», voilà un adage plein de sagesse auquel nous nous référons dans bien des actes de la vie courante, depuis l’éducation des enfants au «bas de laine» pour les imprévus financiers, en passant par le contrat d’assurance pour la voiture et l’installation d’un système d’alarme dans la maison pour protéger nos possessions matérielles.

Qu’en est-il vis-à-vis de notre bien le plus précieux…notre corps? Le traitons-nous avec la même prévenance? Ou nous préoccupons-nous seulement des soins à lui donner lorsqu’il tombe malade? J’entends souvent des personnes dire qu’elles ont longtemps vécu coupées de leur corps, le sollicitant sans penser aux revers, ou l’oubliant dans une constante activité de l’esprit. À vrai dire, sans en avoir conscience, j’ai moi aussi fait partie de celles-là. Et j’ai appris à mes dépens que le corps n’est pas une machine livrée avec garantie de performance illimitée…

Dans le conte philosophique «L’âme du monde», un sage s’adresse, à propos du corps, en ces termes simples et si justes à des adolescents voués à transmettre à une nouvelle humanité les clés de la Sagesse Universelle, après un cataclysme planétaire pressenti:

«Il est bon d’aimer son corps, de lui donner du plaisir, d’être attentif à lui. N’écoute pas ceux qui méprisent le corps. Ils sont de deux sortes. Il y a ceux qui ont peur du corps et qui le méprisent au nom des vertus de l’âme. Malgré leurs pieux discours, ceux-là n’ont rien de spirituel et rejettent ce que l’Âme du monde leur a donné. En méprisant et en maltraitant ce don précieux de la vie, c’est la vie qu’ils méprisent. Et leur âme, à laquelle ils vouent un culte, aura bien du mal à s’épanouir dans un corps diminué ou maltraité. Il y a aussi ceux qui maltraitent le corps en le rendant corvéable à merci, en le sollicitant continuellement sans lui laisser assez de repos, en le nourrissant mal ou trop, en ne l’habitant pas assez consciemment ou en ne l’aimant pas. Certaines personnes ne vivent que dans leur tête, en étant coupées de leur corps. D’autres courent et travaillent sans cesse, sans donner à leur corps l’attention et le repos nécessaire. Tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, maltraitent ainsi leur corps physique, le payent tôt ou tard en maladies diverses et se privent d’un grand bonheur: celui de sentir l’énergie vitale circuler avec fluidité dans leurs jambes, leur bassin, leur ventre, leur torse, leurs bras, leur nuque, leur crâne» (L’Âme du Monde, Frédéric Lenoir).

Revenons-en à notre bon vieil adage…L’approche préventive de la santé est l’un des fondements de la naturopathie, aux côtés de la stimulation des capacités du corps à s’autoguérir, et du traitement naturel et global de la personne. Global, car il prend en compte les aspects physique, émotionnel, mental, énergétique et socio-culturel de l’individu.

La naturopathie ne se limite donc pas à l’utilisation des plantes et autres «trucs de grand-mère» pour se soigner, mais relève à la fois de la philosophie, de l’art de vivre et de la science. Elle n’entend pas se substituer à la médecine traditionnelle –nécessaire et justifiée dans bien des domaines-, mais offre une perspective de mieux-être dans son corps, avant même que celui-ci n’émette les signaux de la maladie. Par la compréhension de ses mécanismes de base et de ses ressources, des comportements qui induisent la santé, elle permet d’entrer dans une relation plus consciente à cet unique corps dont nous disposons pour traverser la vie.

L’un des défis majeurs pour beaucoup d’entre nous est d’allier dans un quotidien souvent bien chargé santé…et plaisir. Non, se soucier de sa santé ne veut pas nécessairement dire vivre une vie d’ascèse! Le plaisir doit faire partie de la démarche, sans quoi elle serait vite vouée à l’échec. Partager mes petits trucs et astuces pour ce faire est l’une des raisons d’être de cette rubrique, où vous trouverez prochainement recettes et conseils naturo.

En voici déjà un à vous mettre sous la dent: adopter une démarche de vie saine n’est pas un aboutissement, mais un chemin. Le mot ‘naturopathie’, qui vient de l’anglais « nature » et « path » (le chemin), traduit bien cette idée d’un processus qui s’inscrit dans le temps. Il ne s’agit pas de verser du jour au lendemain dans la voie la plus saine -combien de temps durerait cet engagement?-, mais de poser petit à petit les habitudes d’une voie pérenne de santé. S’informer encore et encore, réfléchir à sa manière d’acheter, anticiper les menus des repas, entrer en lien avec son corps : ce sont là les premiers pas dans la juste direction.