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Le concept du carnet de vie

Il y a parfois des phrases que l’on entend ou que l’on lit, qui nous percutent au point de changer notre existence. Comme si les mots, à travers la plume de l’auteur qui les a réunis, offraient leur énergie de changement à ceux qui savent les entendre. C’est l’impression que j’ai eue, il y a quelques années, lorsque mes yeux se sont posés sur cette question d’Alexandre Jollien: « Comment atteindre le contentement alors que j’ignore ce que j’attends fondamentalement de l’existence? » (« Le philosophe nu » -je précise qu’il ne s’agit pas de philosophie érotique, mais d’un ouvrage qu’Alexandre Jolien considère comme le plus personnel ; je le recommande…chaudement!).

Je percevais que « quelque chose devais changer »

Je sortais alors tout doucement de cette période -certes merveilleuse à bien des égards- de mise entre parenthèses de mes propres désirs et besoins pour pourvoir nuit et jour à ceux de deux autres petits êtres. Malgré tout le bonheur et le sens que je trouvais dans ma vie à ce moment, je me sentais à la recherche de…je ne savais trop quoi. Je percevais vaguement que « quelque chose devait changer » dans ma façon d’être, mais je n’aurais pu mettre le doigt sur un véritable problème ou un ardent désir. Mais tiens, au fait, c’était quoi mes désirs, mes rêves?

La question d’Alexandre Jollien m’amenait précisément à cette prise de conscience: dans cette vie à cent à l’heure que je menais, ballottée bon gré mal gré entre les évènements, j’en oubliais de réfléchir à son fil conducteur. Ce n’est pas que ma vie stagnait: elle était souvent gratifiante, elle évoluait à divers égards, mais vers où? Une évidence m’avait échappée depuis un bon moment: comment avoir une vie conforme à mes souhaits, à mes rêves, si je ne prends pas le temps de les formuler, de définir ce qui pour moi est essentiel?

Parce-que beaucoup passent un jour ou l’autre par ce type de questionnement, qui marque le temps venu d’une évolution, j’ai envie de partager ici une réponse d’une efficace simplicité…

Un carnet dépositaire d’objectifs de vie

Déroutée par cette vertigineuse question, l’idée m’est venue de tenir un carnet de Vie. Un joli carnet à la couverture bien robuste, vu que j’allais en faire mon compagnon pour un bon bout de temps. Au fil des semaines, des mois, des années, ce carnet est devenu dépositaire de mes objectifs de vie, de mon cheminement conscient à travers elle. Ce que j’appelle mon carnet de Vie ne ressemble pas à un journal intime, qui recueille petites et grandes confidences au jour le jour, mais plutôt à un guide des grandes orientations que l’on veut donner à sa vie. J’ai donc commencé par y consigner les principaux piliers –une dizaine- sur lesquels reposerait ma conception d’une vie réussie. Ensuite, petit à petit, j’ai décliné chacun de ces grands thèmes (ou presque) en objectifs plus tangibles, dont la liste s’allonge ou se modifie au fil du temps. J’ai également réservé dans ce carnet une place pour ce qui n’est encore qu’à l’état de rêve un peu flou ou un peu fou, comme un riche terreau dans lequel pourront croître de nouveaux objectifs.

Je vous entends, vous allez me dire «mouais, c’est bien beau tout ça, mais remplir un joli carnet de grands principes et objectifs, de rêves fous ou flous…en quoi ça changerait la vie ?».

C’est vrai, pour que l’exercice prenne tout son sens, il faut bien sûr donner vie à ce carnet (c’est l’une des raisons pour lesquelles je préfère le bon vieux carnet papier à sa version numérique, mais chaque option a ses avantages). Prendre le temps de s’installer en tête à tête avec lui, et d’identifier les petites actions qui, jour après jour, ou mois après mois, viendront s’inscrire dans les objectifs fixés, donner corps à ceux-ci. Et s’engager à poser ces actions, même si le résultat est imparfait ou pas à la hauteur de nos attentes.

Isolées, ces petites actions peuvent paraître insignifiantes, inutiles. Du coup, bien souvent, on ne les entreprend pas. On se dit: «ça ne vaut pas la peine. Ce n’est pas ça que je veux». Poser ces petites actions dans la conscience qu’elles participent à un dessein plus global, à une orientation de vie, ça donne une toute autre perspective, et le sentiment de pouvoir avoir, aujourd’hui déjà, une vie conforme à ce que l’on veut en faire.

Faites-le! Vous verrez comme ces petites actions initient une dynamique de changement plus rapide que ce que vous n’imaginiez.

Comme nos vies seraient différentes si nous savions ce qui nous tient à cœur

Et puis, il y a toutes ces petites –ou grandes- opportunités, ces ouvertures, que la providence souffle sur nos vies. Bien sûr, le simple fait de mettre pas écrit ses objectifs de vie ne les rend pas plus nombreuses (quoique…). Par contre, je suis convaincue que cela nous aide à les reconnaître, à ne plus les laisser passer et à déceler le potentiel qu’elles détiennent de nous rapprocher de ce que nous voulons être, des traits que nous voulons donner à l’œuvre unique de notre vie.

Une manière de rendre plus vivant mon carnet de Vie est d’y insérer des photos d’étapes, d’objectifs ou de rêves accomplis, ou encore de l’agrémenter de citations qui m’inspirent particulièrement. Je ne résiste pas, en guise de conclusion, à partager l’une d’elles, toute en phase avec le sujet:

« On remporte souvent des victoires vides de sens, des succès pour lesquels on a sacrifié certaines choses qui, on s’en aperçoit plus tard, nous étaient en définitive bien plus précieuses.

Les gens luttent souvent pour augmenter leurs revenus, mériter plus de reconnaissance sociale, atteindre un certain degré de compétence professionnelle et se rendent compte finalement que la poursuite de ces buts les a rendus aveugles à ce qui leur importait vraiment et qui a maintenant disparu. Comme nos vies seraient différentes si nous savions ce qui nous tient à cœur et si, cette image en tête, nous nous attachions à être et à faire ce qu’il nous importe vraiment d’être et de faire» (Stephen R. Covey, «Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent»).

Alors, cette période de rentrée n’est-elle pas le moment idéal pour vous mettre à vos carnets?